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8 septembre 2022

Interview de Marion Maury : Episode 5 du Podcast Vélo

Par Florence Orsini
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Marion Maury nous parle de son rôle de conseillère de Brest Métropole Mobilité Active, et plus particulièrement de la politique cyclable brestoise et de ses défis : infrastructure, budget, choix des services …mais sans oublier l’inclusion sociale et le développement de la culture du vélo.

Dans cet épisode, le concentré vélo va à la rencontre d’une Métropole qui mise gros sur les mobilités actives : avec un budget qui est passé de 450 000 euros à 2 millions d’euros en 4 ans, c’est un changement durable qui s’annonce pour tous les brestois et brestoises.

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Les défis de la métropole brestoise

Un territoire de voiture

Le défi principal de la métropole de Brest est connu de tous les territoires, peu importe leur taille : comment revenir en arrière lorsque tout a été construit autour de la voiture ?

La région Bretagne se distingue des autres régions au plan national avec un usage plus important de la voiture ainsi que des distances domicile-travail plus importantes que la moyenne nationale. 

Pour Marion Maury, l'étalement urbain est en cause :

Il y a plusieurs décennies, Brest Métropole concentrait l'essentiel de l'emploi, mais aussi l'essentiel des habitants du Pays de Brest. Aujourd'hui, c'est moins vrai.

Le constat est simple : avec de plus en plus de personnes choisissant d’habiter dans des communes rurales ou littorales, les distances domicile-travail s’allongent…ainsi que les bouchons à l’entrée de la métropole. 

L’intermodalité est donc un défi de taille, auquel les équipes de Brest Métropole Mobilité Active sont prêtes à s'atteler avec le projet “ Mon réseau grandit ”.

Ce dernier prévoit notamment la construction de pôles d'échanges multimodaux dans des endroits stratégiques à l’entrée et à la sortie de la ville, une 2ème ligne de tramway, ou encore une ligne de bus à haut niveau de service.

Mais un autre projet structurant est prévu pour provoquer l'intermodalité :  l’extension des pistes cyclables existantes.

Favoriser le vélo c'est aussi favoriser les trajets vélo-train, et donc l'abandon de la voiture.

Et pour Marion Maury, la sécurité est indispensable si on veut faire changer les mentalités : “La priorité des priorités, c'est le développement des pistes cyclables, puisque c’est la première motivation d'une personne qui souhaiterait se mettre à la pratique du vélo”

Les financements publics pour votre politique cyclable

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Le vélo se doit d’être social

Un autre défi est de faire du vélo un service public, accessible à toutes et à tous. Cela tombe bien car Marion est également cinquième adjointe de la mairie de Brest, et chargée de l'action sociale et de la mise en œuvre du crédit municipal. 

J'aime à penser que ces deux mandats sont complémentaires parce qu'évidemment, la fin du monde et la fin du mois ne s'opposent pas

Et les actions entreprises dans ce sens ont été nombreuses : 

  • Financement de l’achat d’un vélo électrique à hauteur de 90% dans certaines villes (300 000 euros budgétisés en 2022)
  • Mise en place d’une tarification solidaire pour la location de vélo. 

Pourquoi ? car le vélo se doit d’être traité comme les autres transports publics.

Cette tarification n’existait pas à la prise de mandat de Marion Maury : 

Ça pouvait être étonnant et nourrir l'idée que le vélo, finalement, était peut être pour les bobos ou pour les cyclistes très sportifs, mais pas pour chacune et chacun, et en particulier un public qui en a besoin, c'est à dire celles et ceux qui n'ont pas de voiture, qui n'ont pas les moyens d'en avoir une d'ailleurs, y compris pour atteindre l’emploi.”

Les clés d'un service vélo efficace en zone peu dense

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Vélo électrique et complémentarité des services

Le vélo électrique : un choix évident

Le vélo électrique est pour Marion Maury un vecteur essentiel pour le développement de la pratique cyclable sur son territoire. Une première raison à cela : Brest est une ville vallonnée !

Pour ne pas décourager les novices dans la pratique du vélo, le vélo électrique est de ce fait indispensable.

Mais il y a une deuxième raison : agir sur les trajets domicile-travail nécessite de résoudre le problème de la distance. 

Et le vélo électrique permet de parcourir des distances plus grandes qu’un vélo mécanique, sans avoir besoin d’être un.e cycliste aguerri.e.

Il prouve que faire du vélo est facile physiquement.

Et ça, c'est un argument. C'était un doute qui était persistant et qui aujourd'hui est réellement levé

Longue et courte durée : un mix clair de services

La ville a choisi de miser sur deux services complémentaires :

L’avantage du libre-service est apparu de manière évidente pour la métropole : Ça a amené des personnes qui n'avaient jamais essayé de parcourir Brest à vélo, à le faire un quart d'heure, une demi-heure, et à se rendre compte que c'est possible, que c'est agréable.”

Un usage ponctuel qui peut faire basculer un utilisateur novice sur un système de location longue durée. 

Sans compter la remise en selle de la population, Marion Maury cite d’autres avantages :

  • Le VLS est un transport particulièrement utile aux étudiant.e.s, notamment en soirée.
  • Le VLS est également un service additionnel proposé aux touristes, qui peuvent ainsi parcourir agréablement la ville.

”Bref, il y avait toutes les raisons de se lancer”, conclut Marion Maury.

Le service Vélozef, lancé en mai 2022 avec 190 vélos et des stations flottantes, va être prochainement pérennisé avec des stations fixes :

L'usage montre que le public est au rendez-vous

Les freins à lever

Alors bien sûr, tout n’est pas gagné : il reste de nombreux défis à relever pour augmenter la part modale du vélo sur le territoire brestois.

Tout d’abord, il est vital d’augmenter les places de stationnement vélo, et pas seulement aux abords des gares et des PEM, mais également dans les zones résidentielles, particulièrement dans les zones avec beaucoup d’habitat collectif.

“Nous allons développer les abris sécurisés dans les prochaines années, on a encore beaucoup à faire “

Mais surtout, c’est un long travail sur le changement des mentalités, grâce à des formations ou encore à la généralisation des zones apaisées et zones 30.

Partager la route peut être difficile, et le mécontentement des automobilistes peut parfois se faire sentir. Mais pour Marion Maury il faut montrer que les mobilités ne doivent pas être opposées.

Et les efforts payent aujourd’hui, car la population est demandeuse :

On voit l’impatience des gens qui veulent que le vélo arrive dans leur ville se manifester de plus en plus

Et avec la pérennisation sur vélo en libre-service sur le territoire, l’engouement n’est pas prêt d’être stoppé.

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