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24 juin 2022

Interview de Sylvain Raifaud : Episode 1 du Podcast Vélo

Par Florence Orsini
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Sylvain Raifaud, élu et président du SAVM livre son expérience du vélo en libre-service dans la Ville de Paris mais aussi dans les 60 communes de la métropole.

Au micro d’Ermanno Di Miceli, Sylvain Raifaud est revenu sans langue de bois sur le service de vélos en libre-service Vélib’, sur ses défis mais aussi sur ses ambitions, l’inclusivité territoriale en tête.

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Un élu engagé 

Sylvain Raifaud porte plusieurs casquettes : celle de conseiller de Paris dans le 10ème arrondissement, celle de Conseiller de la Métropole du Grand Paris, mais également celle de Président du SAVM (Syndicat Autolib Velib’ Métropole)

Cet élu, ingénieur de formation et militant écologiste, est impliqué dans le développement de services publics locaux depuis de nombreuses années, incluant, par exemple, des services de télécommunications.

Il a aujourd’hui un rôle qui lui permet d’être impliqué dans la promotion du vélo en ville, via la compétence voirie du Conseil de Paris, mais également via son rôle de président du SAVM, syndicat qui développe l’offre de vélos en libre-service à l’échelle métropolitaine avec le service Vélib’.

Adepte du vélo à Paris depuis 1998, à l’époque où le vélo avait peu de place dans l’espace public, il a à cœur d’encourager la pratique du vélo, et pas seulement au centre de Paris.

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Vélib : un service métropolitain

Le service a été inauguré en 2007, et lancé dans Paris intra-muros. Mais l’ambition a vite été d’ouvrir le service aux communes limitrophes, avec l’ajout, quelques années plus tard, d’une centaine de stations autour de Paris.

Après des années d’exploitation et de rodage du service, la décision a été prise en 2017 d’avoir un service pleinement métropolitain, et c’est le SAVM qui a été chargé de cette mission, avec Smovengo en qualité d’opérateur du service.

Car le SAVM, c’est bien entendu la ville de Paris, mais ce sont également 60 communes et une surface de 400 kilomètres carrés, sans compter les établissements publics territoriaux et la métropole en elle-même.

Et lorsque Sylvain Raifaud parle du service Vélib’, il mentionne rapidement les ouvertures de stations dans les zones périphériques : 

L’année dernière, les villes de Châtillon et de Saint-Ouen ont rejoint le service, et plus récemment Bobigny et Villeneuve la Garenne.

Il ajoute :

Nous avons la volonté avec les élus de la métropole et de Paris de faire en sorte que le service soit pleinement métropolitain et s’étende de plus en plus, afin d’offrir à tous cette alternative douce aux transports habituels.

Et il est enthousiaste face aux usages qui se développent dans ces villes périphériques : une étude des usages de la ville de Fontenay-aux-roses (24 000 habitants, à 10km de Paris) montre que le service a sa place dans ces communes et qu’un usage local s’y développe :

  • ¼ des vélos effectuent des trajets dans la ville
  • ¼ des vélos effectuent des trajets vers le 14ème arrondissement de Paris, le plus proche de la ville
  • La moitié des vélos effectuent des trajets vers les communes limitrophes

Ces chiffres montrent bien que le vélo en libre-service n’est pas limité au centre-ville, et qu’il devient un moyen de transport à part entière, notamment en intermodalité avec les transports en commun.

Et avec le plan de développement de pistes vélo métropolitaines, cet usage ne pourra que s’intensifier, pour le bien-être de toutes et de tous.

Les défis du service Vélib’ et ses perspectives

Le service Vélib’ est le plus développé au monde, et n’a pas aujourd’hui d’équivalent.

On a un service avec plus de 360 000 abonnés, 1440 stations dont 440 en dehors de Paris, mais également un prix raisonnable.

Le service a dû relever des défis de taille, notamment au moment où le marché a été relancé en 2017, et que les vélos électriques ont été intégrés à la flotte. Auparavant 100% mécanique, l’offre Vélib’ a aujourd’hui une flotte mixte, avec tout ce que cela implique : de nouveaux usages et de nouveaux défis opérationnels.

Au lancement, les vélos électriques sont vite plébiscités par rapport aux vélos mécaniques. Le nombre de trajets effectués par ces derniers est bien supérieur à ceux effectués par les vélos mécaniques, pourtant plus nombreux. La conséquence? Le nombre de vélos indisponibles augmente, notamment en raison du déchargement des batteries.

La première décision a donc été d’augmenter le nombre de vélos électriques dans la mesure du possible, afin de s’adapter aux utilisateurs :

Ma première décision a été de passer la proportion de vélos électriques de 35 à 40% pour coller aux usages

Aujourd’hui, les vélos électriques représentent 40% de la flotte et 60% des trajets.

Pour compenser l’usage intensif de ces vélos électriques, une autre mesure a été prise, tarifaire cette fois-ci :

On a fait une révision de la grille tarifaire pour inciter à l’utilisation des vélos électriques pour les trajets les plus utiles, c'est-à-dire les trajets les plus longs. On a augmenté la durée du trajet en vélo électrique pour les abonnés de 30 à 45 minutes, et, parallèlement nous avons limité le nombre de courses possibles en vélo électrique par jour.

Aujourd’hui le service propose deux tarifs d’abonnement :

  • 3,10 euros par mois pour une utilisation illimitée des vélos mécaniques (trajets de 30 minutes)
  • 8,10 euros par mois pour une utilisation illimitée des vélos mécaniques (trajets de 60 minutes) et 2 trajets par jour en vélo électrique (trajet de 45 minutes, contre 30 minutes auparavant).

L’objectif ? Fonctionner en bonne intelligence avec l’usager, afin de prendre soin des vélos électriques en circulation.

Abonné au service depuis juillet 2007, Sylvain Raifaud a connu toutes les évolutions du service en tant qu’utilisateur : 

Pour aller en banlieue, le combo métro ou RER + Vélib' est de loin le plus efficace, cela fait longtemps que je l’utilise.

Convaincu que le vélo doit prendre sa place dans les territoires, il conclut en invitant à l’échange d’autres responsables mobilité qui voudraient en savoir plus sur le service parisien :

“Je suis à la disposition de mes collègues des autres collectivités et je suis toujours heureux d’échanger sur les retours d’expérience des uns et des autres”

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