Dans cet épisode nous parlerons : infrastructures cyclables, recherche du consensus, services vélos publics, opérateurs privés ou encore stationnement en gare
Interview d'Aurélien Boulé : Podcast Vélo E3 S2
Conseiller municipal de la ville de Nantes délégué au développement de la pratique cyclable et au suivi des associations cyclistes, Aurélien Boulé est également conseiller métropolitain auprès du Vice-président chargé des déplacements doux. En d’autres termes : Aurélien Boulé a beaucoup à nous apprendre sur le déploiement réussi d’une politique cyclable, c’est parti !
Nantais d’origine, Aurélien Boulé a passé son enfance et son adolescence à vélo, que ce soit pour aller à l’école, ou au sein d’un club de vélo sportif à Saint-Sébastien, près de Nantes.
Très attaché à son territoire, il revient à Nantes en 2013 après 11 ans passés en Irlande et en Belgique, bien décidé à faire avancer le vélo dans l’Agglomération Nantaise avec plein d’inspiration, émanant notamment de la Belgique :
Mon passage en Belgique m'a beaucoup ouvert sur des infrastructures cyclables qui sont très qualitatives
Aujourd'hui élu et conseiller métropolitain, il est déterminé au regard de la place que prend le vélo dans le paysage politique français : “il faut capitaliser sur ce consensus. Il y a encore beaucoup de travail.”
Les engagements vélo de L’Agglomération Nantaise
Une infrastructure cyclable cohérente : rien ne sert de courir
Nantes a été une des premières grandes villes d’Europe à mettre en place une zone à trafic limité dans son centre ville :"On va l'étendre et on travaille sur des piétonnisation" précise Aurélien Boulé.
Mais pour Aurélien Boulé, il est important de comprendre que ces zones ne peuvent être mises en place que conjointement avec un plan de circulation pensé pour désengorger le trafic passant en centre-ville, ou encore dans les zones d’habitation.
Il y a la vitesse, certes, mais il y a aussi avant tout le volume
Avec un plan de circulation routier repensé, c’est un réseau vélo conséquent qui se prépare pour l’agglomération Nantaise à horizon 2035 :
- 50 km d’axes cyclables magistraux (larges et prioritaires aux intersections)
- sans oublier les réseaux secondaires et et les liaisons extra métropolitaines
Les financements publics pour votre politique cyclable
Un réseau cyclable c’est bien, un réseau cyclable utilisé c’est mieux
Pour Aurélien Boulé, les infrastructures doivent offrir une expérience agréable aux cyclistes afin d’être utilisées. Et cela passe en priorité par la sécurisation : “Il faut que demain les enfants puissent aller à l'école sans être mis en danger ou importuné par les véhicules motorisés.”
La méthode Nantaise : créer un consensus
Aujourd’hui il y a pour Aurélien Boulé “un consensus à Nantes autour du vélo”. Qui dit consensus dit concertation :
On a beaucoup de réunions avec les commerçants, les professionnels et les riverains, pour expliquer notre projet, mais aussi pour entendre leur avis, parce que c'est très important
Aurélien cite également l'exemple d’un projet d’extension de ligne de tram, auquel il a été intégré, avec tous les acteurs liés aux mobilités actives.
L’avantage de cette coopération ? Créer une logique globale à l’échelle de tous les modes de transport de la métropole, afin de créer des synergies et assurer le succès au long terme de la politique cyclable.
Les services vélo : une brique de la politique vélo Nantaise
Plusieurs services : une marque
Afin d’assurer le succès de ses services vélo, le territoire a fait le choix d’une marque commune aux deux services :
- Le service de VLS, avec 125 stations aujourd’hui
- Le service de VLD (vélo en location longue durée)
Bicloo c’est visible, c’est identifié par tous sur le territoire
Et le stationnement vélo n’est pas oublié dans l’équation, avec bientôt 1200 places de stationnement disponibles à la gare de Nantes. Grand programme pour l’intermodalité train-vélo !
Le choix de services publics de location de vélo
On est la dernière grande métropole d’europe à ne pas autoriser le free floating
Aurélien Boulé nous raconte que la métropole a fait le choix jusqu'à présent de ne pas autoriser les opérateurs en free floating (vélos, trottinettes). C'est un choix politique.
Pour lui ce n’est pas “vision positive de l'aménagement du territoire et de l'organisation des mobilités”. Il nous précise tout de même que le territoire est ouvert aux expérimentations, pour évoluer et challenger le status quo.